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Pédophilie: la loi du silence planait sur Cormeilles

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La directrice de l'école, informée en 1996, avoue qu'elle n'a pas cru aux accusations d'un élève de 6 ans Les enquêteurs vont entendre les 300 enfants passés depuis 1989 dans la classe de l'instituteur.
publié le 16 février 2001 à 22h57

L'institution est inquiète et affolée. Par la méthode ­ l'audition de tous les élèves de Marcel Lechien, l'instituteur de Cormeilles (Eure) mis en examen pour des faits de pédophilie commis depuis 1989. Par l'ampleur des dégâts : 18 plaintes recensées en moins d'une semaine. Par la secousse que l'affaire provoque, comme à chaque fois qu'une affaire de pédophilie importante prend pour scène l'école ou les cours de catéchisme. L'institution est inquiète : hier soir, le recteur de l'académie de Rouen et le procureur de Bernay, Philippe Stel mach, ont décidé enfin de se rencontrer. Un rendez-vous nécessaire, car le constat s'impose : l'école savait. Que des enfants se plaignaient d'avoir été agressés. Et elle n'a pas bougé. Forme de réponse aux parents, Ségolène Royal a annoncé une campagne de prévention à la rentrée sur les violences sexuelles sur mineurs. Et Jack Lang, qui proclame que «l'époque de la loi du silence est révolue», a écrit aux parents d'élèves de Cormeilles pour garantir que de sévères sanctions seraient prises.

Dénégations. Il faut remonter en 1996 pour comprendre pourquoi la directrice de l'école de Cormeilles ainsi que son inspecteur de circonscription sont aujourd'hui tous deux mis en examen pour «non-dénonciation à l'autorité judiciaire d'atteintes sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans». A l'époque, le petit Dimitri, aujourd'hui âgé de 11 ans, raconte à sa mère que son instituteur, Marcel Lechien, «lui prend la main et la met dans sa culo