Logé dans l'aile est du Palais de Tokyo (datant de l'Exposition universelle de 1937) dans le XVIe arrondissement, le musée d'Art moderne de la Ville de Paris est devenu, sous la férule de Suzanne Pagé, qui en tient les rênes depuis 1989, une locomotive incontestée de l'art présent.
Cela n'a pas toujours été le cas. Longtemps dépourvu d'affectation précise, le bâtiment servit d'entrepôt à des salons divers avant qu'une importante donation (le legs Maurice Girardin) décide de son affectation actuelle: abriter le fonds d'oeuvres modernes et les achats de la Ville. Après six ans de travaux, le musée d'Art moderne de la Ville ouvre officiellement ses portes le 6 juillet 1961. La Fée Electricité, de Raoul Dufy, y prend place en 1964, et il accueille, après 1969, une section «art contemporain» par excellence, l'ARC, Animation Recherche Confrontation.
Après deux chantiers de rénovation (en 1971-1972 et en 1992-1994), la présentation des collections s'est réorientée autour d'un un axe «européen» dont le coeur est la «salle Matisse», montrant les deux versions de la Danse. Parallèlement, la politique d'expositions temporaires menée par Suzanne Pagé n'a cessé de multiplier les succès publics (Giacometti, Chagall, l'expressionnisme, «la Beauté exacte», Rothko, le fauvisme, etc.) C'est grâce à la réussite de cette programmation, plutôt qu'aux «largesses» de la municipalité (qui ne lui octroie qu'un maigre budget d'acquisitions), que le musée a la possibilité d'impulser des propositions plu