A priori, pas de ville mieux lotie que Paris sur le plan artistique: palais, musées, théâtres, monuments patrimoniaux et équipements de prestige font un blason étincelant à la Ville lumière. Les Parisiens ont souvent tendance, comme les touristes, à n'y voir que du feu: ils s'attardent rarement à l'analyse administrative du tableau, et confondent allégrement ce qui est à la charge de la Ville ou de l'Etat. Certes, il est aisé de classer le Louvre en tête des musées nationaux et le Théâtre de la Ville dans la catégorie des équipements municipaux. Mais qui sait que le Théâtre du Châtelet appartient à la Ville, dont il est l'un des principaux ornements. Et comment deviner, par exemple, que la Maison européenne de la photographie est dépourvue de liens avec les Quinze et doit tout, en revanche, à la volonté de l'ancien maire Jacques Chirac, qui tenait à doter la ville d'équipements pilotes à ses seules couleurs? Quant au Grand et au Petit Palais... même les «experts» culturels des candidats en lice pour les élections municipales y perdent leur latin. Les Verts du IVe arrondissement n'hésitent pas, sur leur site Internet, à manger le morceau: «La ville a-t-elle besoin du Grand Palais? Faut-il le vendre (...) pour financer des programmes éducatifs dans l'Est et le Nord parisien?» La municipalité devrait bien réfléchir à la question, en effet, d'autant que le Grand Palais (contrairement au Petit) n'est pas sa propriété, mais celle de l'Etat... Tout en étant bâti sur une parcelle co
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La Ville privilégie le prestige à la proximité.
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publié le 19 février 2001 à 23h01
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