Comme un boomerang. L'argument du principe de précaution, habituellement invoqué par l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) pour asseoir ses avis est cette fois en passe de lui revenir en pleine figure. Ce sont les nouvelles recommandations de précaution sur la viande ovine, annoncées inopinément par l'Afssa jeudi, qui ont donc mis le feu aux poudres. Jacques Chirac les qualifiant d'«irresponsables». Quant aux ministères concernés (Agriculture, Santé, et secrétariat d'Etat aux petites entreprises et à la consommation), ils n'ont pas confirmé s'ils suivraient ou non l'Afssa.
Embarras. Une situation étonnante en soi. La bénédiction du gouvernement sur les recommandations de l'Agence n'est habituellement qu'une formalité. L'avis de l'Agence et la décision gouvernementale qui en découle se faisant d'ordinaire en étroite collaboration. Cette fois-ci, quelle que soit la décision finale, attendue «dans les jours ou les semaines qui viennent», les pouvoirs publics tardent. Et le peu d'empressement du gouvernement témoigne de son embarras face à un avis unanimement perçu comme ambigu.
Des professionnels de la filière ovine aux spécialistes du prion, l'escalade proposée dans le retrait des «matériaux à risque spécifié» reste largement incomprise en l'absence d'élément scientifique nouveau déterminant. Il n'y a en effet toujours aucune preuve sur le terrain que les moutons puissent être atteints par le prion bovin. Et le Comité scientifique européen a suggéré simpl