«Pour ceux qui aiment les livres et considèrent que les bibliothèques sont un élément indispensable du tissu social, autant ne pas habiter à Paris.» La remarque émane d'un haut fonctionnaire du service des affaires culturelles de la capitale. Certes, le réseau de bibliothèques municipales est dense, le prêt est gratuit et la situation est apparemment convenable. Mais l'état général de ces outils indispensables pour lutter contre l'exclusion, l'acculturation et l'illettrisme, est déplorable.
Le 1er février, l'Association des conservateurs et responsables de bibliothèques de la ville de Paris (Acerb) a appelé l'ensemble des candidats à la mairie à une rencontre. Aucune réponse à ce jour. Soulignant «le retard pris par rapport aux moyennes nationales», l'Acerb demandait qu'«un projet ambitieux de remise à niveau soit inscrit dans le programme de développement des services culturels et sociaux».
Avec 300 000 inscrits et sans compter les lecteurs qui con sultent livres et revues sur place, les bibliothè ques demeurent le service public le plus massivement utilisé par les Parisiens. C'est pourtant la fréquentation la plus faible de France, puisqu'elle concerne à peine 15 % de la population, pour une moyenne nationale de 18 %. Alors que certaines villes atteignent des taux de 25 % à 30 % environ.
Exiguïté. Avec 63 bibliothè ques municipales, le réseau de la capitale semble très important. Seulement voilà: à Paris, les établissements de lecture sont généralement exigus. Alors que la mo