Coucou, revoilà le projet de loi sur la Corse. Le 13 février, Jacques Chirac avait refusé son inscription en Conseil des ministres. Pour cause de «difficultés constitutionnelles» soulevées par le Conseil d'Etat, avait expliqué l'Elysée pour justifier cette procédure inédite. Lionel Jospin avait aussitôt fait savoir qu'il représenterait le texte inchangé lors du conseil suivant. En observant, au passage, qu'il revenait au Parlement d'en débattre. Fin du premier round. Et début du deuxième aujourd'hui devant le Conseil des ministres. Jacques Chirac a dû inscrire le projet à l'ordre du jour. Qu'il compte bien agrémenter ce matin d'une nouvelle mise en garde sévère. Le Premier ministre s'y attend. Et vogue la cohabitation.
En décidant de passer outre les avis de Jacques Chirac sans modifier le texte d'un iota, Lionel Jospin cherche à préserver l'accord politique noué avec l'assemblée territoriale de Corse où une très large majorité des élus insulaires soutient sa démarche. Il ne désespère pas non plus de voir l'opposition se diviser sur ce texte lors du débat parlementaire. Des députés DL, avec, en tête, José Rossi, président de l'Assemblée territoriale de Corse, défendent les accords de Matignon. Et, dans l'île, une majorité des élus RPR emmenés par le président de l'exécutif régional, Jean Baggioni, le soutiennent totalement. Alain Madelin fait dépendre son vote «des évolutions de la discussion parlementaire». Dans une interview au Figaro, le président de DL précise: «Ce projet