La communauté arménienne n'en finit plus d'être courtisée par les candidats en campagne municipale. Hier soir, c'était au tour de Philippe Séguin, dûment cornaqué par Patrick Devedjian, porte-parole du RPR, de rencontrer les représentants de la communauté dans le XVIIe arrondissement. A l'approche du scrutin, les candidats se battent pour obtenir les faveurs d'une communauté représentant 450 000 personnes dans toute la France. A Issy-les-Moulineaux, où résident quelque 5 000 personnes d'origine arménienne, la jeunesse n'est pas dupe après la reconnaissance du génocide arménien, votée le 18 janvier, par le Parlement.
«Niveau humain». «La reconnaissance du génocide? Pour les sénateurs c'était une question électorale. A Issy, le maire nous a dit en plaisantant qu'il y avait plus d'Arméniens à voter que de Turcs. Espérons quand même qu'il y avait un niveau humain, au-delà des enjeux», estiment dans un flot de paroles Alexandre, Chaké et Mariana. André Santini, député-maire UDF d'Issy depuis 1980 «a toujours été pour la reconnaissance du génocide arménien», affirme Zadig Aslanian, président du conseil d'administration de l'école bilingue franco-arménienne d'Issy. «On a quand même mis 20 ans pour l'obtenir, tempère André Manissian, ancien président de l'Association sportive arménienne. Dans tous les départements où vit une forte communauté arménienne, il y a une préoccupation des élus. Il y a une pression de notre part. Il ne faut pas oublier qu'on est commerçants