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Le mal de maires des élus de la terre

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Ingratitude des administrés, manque de moyens, fatigue.. Jean-Marie Barascut, Jean-François Gontard et Lucien Labit, élus ruraux, expliquentpourquoi ils jettent l'éponge.
publié le 23 février 2001 à 23h07

Rives, Cliousclat, Montbazin envoyée spéciale

Maire des Rives (Hérault), 150 habitants et 3 000 moutons sur le causse du Larzac, Jean-Marie Barascut, 53 ans, ne le sera plus le soir du 11 ou 18 mars prochain. Il ne se représente pas. Tout comme Jean-François Gontard, 46 ans, son homologue de Cliousclat, dans la Drôme, 650 administrés, ou Lucien Labit, 51 ans, maire de Montbazin, village viticole de 2 500 âmes dans l'Hérault. Trois, parmi d'autres, à jeter l'éponge. Comme on jette une bouteille à la mer.

«On ne peut rien faire, mais, au regard de la loi, on est responsable»

Jean-Marie Barascut, radical, ne veut plus s'entendre dire: «Qu'est-ce qu'il fout le maire?» Il ne veut plus avoir à répondre à ce genre de questions: Pourquoi les poubelles n'ont pas été ramassées? Pourquoi a-t-il traîné un administré devant les tribunaux? Pourquoi n'a-t-il pas retapé le mur qui borde un chemin communal? Pourquoi y a-t-il des mouches dans le bourg? A toutes ces questions, Jean-Marie Barascut a pourtant des réponses qu'il aurait volontiers livrées aux riverains si le budget de la commune lui avait permis d'éditer un bulletin municipal. Il détaille: «La collecte des ordures ménagères n'est plus de la compétence du maire, mais du syndicat intercommunal. Après neuf ans de procédure, la mairie des Rives vient de remporter le procès que lui a intenté un administré qui revendiquait 30 m2 d'un bout de terrain. Si la commune n'a pas retapé le muret, c'est qu'il fallait aussi le reculer pour élargir l