Vitrolles (Bouches-du-Rhône)
envoyé spécial
Un cube de béton couleur vieux rose posé sur une dalle cimentée, entourée d'immeubles sans âme. La mairie de Vitrolles vit en état de siège. Catherine Mégret y est retranchée comme dans un fortin. A deux semaines des municipales, elle n'en sort pratiquement jamais. Le vendredi matin, sur le marché des Pins, dans un des quartiers les plus populaires de la ville, une poignée de ses partisans quinquagénaires distribuent ses tracts dans l'indifférence générale sous la haute protection de gros bras dépêchés dans la ville pour l'occasion. «Bien chez nous», s'intitule le programme de l'équipe municipale sortante. Il promet aux Français habitant ce secteur de les «reloger» ailleurs. «La gauche en a fait une enclave immigrée. L'équipe Mégret proposera donc de nouveaux logements cons truits spécialement pour les Français.» Et il s'engage à «inciter les immigrés fauteurs de troubles à quitter la ville, en les privant des avantages qu'ils trouveront dans d'autres communes». Le premier magistrat de la ville ne fait pas partie du cortège. Pas de sortie, pas de rencontres avec les journalistes. Malgré tout, le MNR veut croire qu'il peut encore conserver cette mairie symbole, associée au nom de son chef de file.
Hégémonie. Gauche et droite rêvent de décrocher le titre de tombeur des Mégret. Une victoire à portée de main qui a accéléré les divisions entre le PS et le PCF. A l'automne 1999, Robert Hue et François Hollande décident de réserver un sort p