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Clochemerle sur papier glacé

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«Paris le journal» livre de la ville une image aseptisée et convenue.
publié le 24 février 2001 à 23h08

Jamais ou presque la ville de Paris n'est directement créditée des événements culturels qui s'y déroulent. Une gran de exposition peut faire l'objet d'un sujet au journal de 20 heures sans que nul n'y voie une manifestation de portée communale puisque, à travers Paris, c'est la France entière qui se donne ainsi en représentation. Mais si le même journal consacre un reportage à un événement culturel ruthénois ou nantais, il sera très difficile de ne pas le circonscrire, ne serait-ce que mentalement, à une effervescence locale ou régionale. Tout se passe en fait comme si, en vertu d'une sorte de statut d'extraterritorialité symbolique, ce qui a lieu à Paris n'avait pas de valeur proprement parisienne. Paris don ne le ton culturel au nom de la France, soit. Mais le diapason municipal, qui donc le donne?

Le Parisien dispose d'un média exclusif pour le renseigner sur la façon dont sa commune aimerait que soit agencée, perçue et célébrée cette vitrine culturelle permanente qu'est Paris. Un périodique gratuit, déposé à l'entrée des immeu bles ou distribué dans les boîtes aux lettres. On le confond parfois avec les prospectus et il se retrouve à la poubelle avant même d'avoir été épluché.

Propagande. Pourtant, Paris le journal, puis que c'est son titre, mérite qu'on s'y arrête, sa lecture pouvant même provoquer les petits plaisirs pervers autrefois distillés par les bulletins paroissiaux. Car, s'il est laïque, cela va de soi, Paris le journal n'en a pas moins un goût de clocher parfai