Milan de notre correspondant
A Milan, pour passer du nord au sud ou d'est en ouest, la ligne droite n'est sûrement pas le plus court chemin. Penché sur une carte de la ville lombarde, l'adjoint au maire chargé des transports et de la mobilité, Giorgio Goggi, explique comment un automobiliste qui souhaiterait rejoindre de la gare, dans le nord de la ville, le quartier des Navigli (les canaux) se heurterait à un système de sens uniques lui interdisant la traversée du centre historique. «Outre la zone piétonne autour de la cathédrale, allant de Piazza San Babila au château des Sforza, le coeur de la ville, soit 89 hectares, est divisé en cinq zones, détaille Giorgio Goggi, tous les points du centre sont accessibles sans restriction mais on ne peut passer d'un secteur à l'autre; il faut ressortir d'une zone pour pouvoir rentrer dans une autre. L'idée n'est pas d'interdire la circulation mais de la rationaliser et de la canaliser.» Milan a mis près de quinze ans et tenté plusieurs expériences avant d'arriver à cette solution, qui suscite encore beaucoup de polémiques et qui, comme l'admet Giorgio Goggi, «n'a pas définitivement réglé le problème de la congestion du centre».
Ile piétonnière. En 1985, face à une circulation apocalyptique, une forte pollution et des embouteillages interminables, la capitale lombarde avait pris une décision radicale: interdire le centre-ville aux voitures pour tous les non-résidents, à l'exception des Milanais ayant un besoin absolu de parvenir au centr