«Sur vingt ans, c'est possible»
Gabriel Dupuy, professeur d'urbanisme. Il y a, à Paris, moins besoin de la voiture qu'ailleurs. L'hypothèse extrême de sa disparition n'est pas invraisemblable, mais quand même... Réduire la place de l'automobile pose en réalité trois questions. D'abord celle des délais. Je suis très dubitatif sur la possibilité de supprimer 50 % des voitures en six ans. Car il faut trouver les moyens de ne pas se mettre immédiatement à dos les gens que cela va gêner. C'est un gros travail pour les élus. Sur vingt ans en revanche, c'est possible. La deuxième est celle de l'échelle. Une réflexion sur Paris intra-muros n'a pas de sens. Agir sur la génération de trafic ne peut se faire qu'à l'échelle de la région. La troisième est celle de savoir quel type de ville nous voulons. Si l'on veut transformer Paris en Venise, il faut accélérer la tendance. On peut s'habituer à une ville-musée, avec beaucoup de touristes, réservée à une certaine catégorie de population, même si, sans en faire une doctrine, je préfère plutôt l'idée d'une ville qui continuerait de mélanger toute une série d'activités.
Dernier ouvrage paru: la Dépendance automobile. Economica.
«Le tramway, une bonne solution»
Jean-Michel Paumier, directeur du développement à la RATP. D'abord quelques chiffres. Nous estimons à la RATP à 37 millions le nombre de déplacements sur la région Ile-de-France, dont 25 millions par le biais d'un mode mécanisé et 12 millions à pied. Sur le total des déplacements mécanisés, 28 % se font en transports