Menu
Libération

A Morlaix, la vie est belle pour Lebranchu.

Article réservé aux abonnés
Paris n'est qu'une parenthèse, dit la nouvelle garde des Sceaux.
par
publié le 26 février 2001 à 23h09

Morlaix envoyé spécial

A Paris, nouvelle star du gouvernement, Marylise Lebranchu est entourée d'une réputation flatteuse: efficace, sympa, «nature». A Morlaix, la ministre de la Justice fait du Marylise au carré. Elle rit, se moque, relativise sa gloire. Au local des Restos du coeur, un bénévole l'admire: «Vous devez travailler beaucoup?» «Moins que vous!» Un autre insiste: «Ce doit être fatigant...» «Pas du tout. Faire de la politique, c'est un privilège!» La directrice signale que le Géant Casino ne donne rien? «Ah, les salauds! C'est nul!» Tout en s'exclamant, elle n'arrête pas de bouger, pose les coudes sur la table, appuie le menton dans les mains, un peu comme une ado. Elle voûte son dos, s'étire, regarde par-derrière la mèche. Façon de montrer que, toute garde des Sceaux qu'elle soit, elle garde la tête froide.

Vie normale. Lebranchu dans sa ville du Finistère, c'est la vie trépidante d'une ministre en contact permanent «avec Paris». Elle reçoit à domicile fax et mails «sécurisés». Son directeur de cabinet l'appelle sur le portable à peu près toutes les demi-heures, déclenchant chaque fois chez elle des cascades de rire. «Y'a le feu au ministère? Y a un blème?» Elle confie que, au moment du rapatriement d'Alfred Sirven par l'avion de la Lufthansa, elle a «fait une erreur de communication». Raconte comment Jospin a senti avant elle la montée des critiques quand Sirven était bloqué en Allemagne: «La presse est en train de se retourner», l'a-t-il prévenue.

Mais Marylise à