Lyon de notre correspondant
Sur une pancarte, quel ques mots extraits du Chant des partisans. «Le vol noir des corbeaux sur nos plaines», illustré d'un ciel couvert de sombres oiseaux en forme de noeuds papillons, comme ceux de Denis de Bouteiller, ex-cadre du FN (1), aujourd'hui allié de l'UDF à Rillieux-la-Pape (28 000 habitants), dans la banlieue lyonnaise. Plus de 600 personnes défilaient samedi dans cette ville, pour dénoncer cette alliance.
Le cortège a traversé la ville nouvelle, posée sur un plateau, au nord-est de Lyon. Une ville à l'urbanisme décousu. Au-dessus du village, des cités avec de longues rangées d'immeubles sur lesquels la neige s'est mise à tourbillonner samedi au passage de la manifestation. Les principaux élus de gauche avaient choisi de ne pas venir, pour ne pas donner le sentiment d'une récupération de la marche, organisée par Ras l'Front et la Ligue des droits de l'homme. Le maire (PS), Jacky Darne, n'a rejoint le cortège qu'en cours de route, pour se glisser discrètement en queue de peloton.
Désintérêt. Peu d'habitants des cités dans le cortège, beaucoup de monde aux fenêtres, et de nombreux adolescents dans les halls, à l'abri du froid. La plupart pensaient qu'il s'agissait d'une marche du FN. Aucun ne s'est inscrit sur les listes électorales. «C'est une perte de temps, estime Daniel, 19 ans. Une voix en plus ou en moins, ça va pas changer le résultat.» Comme ses copains, il n'arrivait pas à situer les étiquettes politiques des candidats. La veille,