Claude Bartolone est un mauvais camarade. C'est ce que pensent les partenaires communistes du ministre PS délégué à la Ville. «Lors de rencontres préparatoires à ces municipales, il nous l'a dit et répété: Il n'accepte pas que le 93 reste à majorité communiste», confie Michel Delplace, permanent du PCF sur le département. «Il semble préférer vouloir gagner contre la gauche plutôt que de conquérir des villes à droite.» Place du Colonel-Fabien, on ne décolère pas non plus. Robert Hue juge l'attitude de Bartolone «inacceptable». «Je regrette que l'instigateur de tout cela soit un ministre du gouvernement Jospin», s'est encore plaint, hier, sur l'antenne de Radio J, le secrétaire national du PCF. Concrètement, les communistes reprochent au ministre de leur avoir mis dans les pattes un candidat socialiste à Pantin (lire ci-contre). Surtout, ils craignent qu'à terme l'élu du Pré-Saint-Gervais devienne le patron de la gauche en Seine-Saint-Denis. «Barto» assume. Sans honte ni fard. «Je n'ai jamais varié d'objectif, confie-t-il. Je veux rééquilibrer le territoire.» Ses relations avec les communistes n'ont jamais été simples.
En 1992, il se présente au conseil général. Arrivés en tête au premier tour, les communistes mènent une campagne d'affiche «scandaleuse». Sur les murs du Pré, on lit: «Punissez-le pour de bon.»
Cinq ans plus tard, Lionel Jospin n'aide pas Bartolone le fabiusien. Tout fraîchement nommé à Matignon, le Premier ministre cherche un secrétaire d'Etat à la santé. Claude