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Portrait

Deux marquis de Paris en campagne: Marc-Antoine Jamet à Val-de-Reuil. Le bras adroit de Fabius.

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Le conseiller politique du ministre veut de l'ombre.
publié le 27 février 2001 à 23h11

Val-de-Reuil (Eure) envoyée spéciale

Le parachuté, à l'instar du nouveau converti, ignore la demi-mesure. Marc-Antoine Jamet confirme la règle et au-delà. Plus coutumier des salons parisiens que des chemins vicinaux, le conseiller politique de Laurent Fabius impose à coup de «chez moi» convaincus son appartenance à sa terre promise, sise à une trentaine de kilomètres de Rouen, Val-de-Reuil. De ce germe atrophié de ville nouvelle, la tête de liste gauche plurielle sait tout et enjolive le reste: l'école de musique, «la meilleure de la région», le stade «olympique», la zone industrielle «porteuse d'avenir», le «fantastique» supermarché Attac (sic). Rien, pas même la dalle de béton plantée de logements sociaux vétustes, ne peut gâter son plaisir tout neuf d'homme politique en campagne: «Cela fait dix ans que je fais de la politique pour les autres. J'avais envie de me lancer.»

Avant-poste du fabiusisme. Les fiefs disponibles sont rares. Laurent Fabius, son «patron» à l'Assemblée nationale puis à Bercy, lui offre Val-de-Reuil sur un plateau. Une cité née d'un projet fou: construire ex nihilo dix villes de 100 000 habitants à 100 km de Paris pour décongestionner la capitale et sa banlieue. L'échec est retentissant: au dernier recensement, la ville cobaye comptait moins de 15 000 âmes. Dotée depuis 1975 d'équipements collectifs (piscine, collèges, prison...) surdimensionnés, elle est d'entrée de jeu mise sous perfusion financière par l'Etat. Des subventions que Bernard Amsalem, soci