Pas de surprise. Le 12 mars, Olivier Dutheillet de Lamothe, Pierre Joxe et Dominique Schnapper deviendront membres du Conseil constitutionnel. Nommés pour neuf ans respectivement par les présidents de la République, de l'Assemblée nationale et du Sénat, ils remplaceront, place pour place, Georges Abadie, Alain Lancelot et Noëlle Lenoir, arrivés au bout de leur mandat. Ce renouvellement triennal modifie légèrement le rapport de force politique au sein du Conseil. Désormais, sept personnes sont considérées comme étant à droite, contre six auparavant. Sans nul doute, Yves Guéna, baron du gaullisme, continuera à présider la haute juridiction.
Tension. Ces nominations interviennent alors que la tension est vive entre l'exécutif et le Conseil constitutionnel. Ces derniers mois, les neuf sages ont censuré des dispositions législatives «symboliques» pour le gouvernement. En particulier, l'écotaxe et les allégements de la CSG sur les bas salaires. De plus, la publication sur le site Internet du Conseil d'un pamphlet anonyme critiquant le Parlement avait provoqué une crispation importante entre l'Assemblée nationale et la Rue Montpensier. Ces deux affaires avaient relancé, à gauche, les critiques contre le «positionnement politique» de l'institution. Le député PS de Saône-et-Loire Arnaud Montebourg avait même demandé la démission du secrétaire général du Conseil constitutionnel, Jean-Eric Schoettl.
Dans ce climat de défiance, les nouveaux neuf sages auront à statuer sur des dispositions