L'explosion du silo de Blaye ­ qui a fait onze morts et un blessé grave le 20 août 1997 sur les bords de la Garonne ­ aurait pu être évitée sans les «négligences» et les «imprudences graves» de l'ancien directeur de la société, Roger Capella. Telles sont les conclusions du tribunal correctionnel de Bordeaux qui l'a condamné hier à dix-huit mois de prison avec sursis et 58 000 francs d'amende (8 872 euros). Pendant vingt ans, le responsable du silo s'est plus soucié de la «productivité» de son entreprise que de la sécurité de ses employés, selon les juges. La «parcimonie» de celui qui se flattait d'être un bon gestionnaire lui a valu d'être reconnu coupable d'homicide involontaire par violation manifeste d'une obligation de prudence. Jugée «directement responsable des agissements commis pour son compte», la société Semabla, propriétaire et gestionnaire du silo, a été condamnée à 1 million de francs d'amende (159 449 euros). Pour «protéger les salariés», l'entreprise a été placée sous surveillance judiciaire pendant trois ans, avec visite et contrôle bisannuels.

Satisfaction. En revanche, la maison mère nantaise, la Sodistock, qui délègue à ses filiales l'entière gestion des contrôles techniques, a été relaxée. A la grande satisfaction de Me Boerner, qui défendait à la fois l'ancien directeur, la Semabla et la Sodistock. En octobre dernier, il avait fallu trois jours de débats ultratechniques pour que les experts, avec les témoignages d'une quinzaine de technic