Opération survie. L'année qui s'ouvre va être déterminante pour l'ave nir du Conseil constitutionnel. L'issue de l'élection présidentielle de 2002 va, sans doute, décider du sort de cette institution née avec la Constitution de 1958.
Le candidat putatif à la fonction suprême, Lionel Jospin, l'a déjà laissé entendre: élu, il ne laisserait pas le Conseil en l'état. Comme Jack Lang, interrogé par le Monde le 14 février, le Premier ministre estime que «nous sommes arrivés au terme d'une évolution. Le Conseil est devenu une sorte d'organe politique d'arbitrage entre la majorité et l'opposition. Il faut maintenant créer une véritable Cour constitutionnelle». A l'inverse, Jacques Chirac n'en démord pas : le Conseil constitutionnel doit demeurer en l'état. Il l'a dit devant les neuf sages réunis à l'Elysée, le 3 janvier: «Le Conseil constitutionnel est la plus haute de nos juridictions. Son indépendance est garantie par son statut. Il doit être respecté et défendu par tous ceux qui croient en la République.» Fermez le ban.
C'est en pleine joute préélectorale que le Conseil constitutionnel vient de se renouveler et tente de résister «à l'entre prise de déstabilisation» que certains de ses membres croient subir. Trois nouveaux membres viennent d'être dé signés pour neuf années (Libération d'hier). Rue de Montpensier, on considère que la nouvelle cuvée est «bonne». On se «félicite» de l'arrivée de Pierre Joxe, un homme qui a «l'expérience des pouvoirs, le sens de l'Etat». On n'est «pas m