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Libération

Jean qui erre dans les rues de Paris

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Ignoré, Tiberi continue, sans illusion, sa campagne.
publié le 28 février 2001 à 23h12

Hier matin, quartier des Olympiades, au coeur de Chinatown, dans le XIIIe arrondissement. Dans le froid et l'indifférence, Jean Tiberi avance mains dans les poches. Une télé belge le harcèle. Chirac l'a lâché? «On en reparlera après les élections.» Les Guignols de l'Info qui ridiculisent sa femme? «Ce n'est pas raisonnable.» Puis, sans même être interrogé, le maire enchaîne sur un ton monocorde de sempiternelles rengaines et formules mécaniques sur «son bilan reconnu par tous comme positif», «l'union nécessaire de la droite», etc. Jean Tiberi a le visage sombre, comme gagné par la lassitude. Même le fidèle secrétaire général, Bernard Bled, qui marche quelques pas derrière, semble avoir pris dix ans d'un coup. Le maire fait campagne sans plus y croire et ça se sent furieusement.

Avec sa casquette au motif arlequin sur la tête, Michèle-Laure Rassat, universitaire et tête de liste tibériste dans le XIIIe, reconnaît que «gagner signifie imposer la fusion des listes à Séguin». La toute petite poignée de militants présents a les tempes grisonnantes. La meute des caméras et photographes a fondu. Ce qui laisse davantage de temps à Arte et à la RTBF pour interroger le maire.

Pas une main à serrer sur cette immense dalle balayée par les vents. Entre deux immeubles, trois inspecteurs de sécurité de la Ville parlent des «stupéfiants qui circulent ici». Jean Tiberi les écoute à peine et enchaîne avec un responsable associatif asiatique qui lui donne du «quel honneur, monsieur le maire». Da