La Fondation Copernic, structure de réflexion de la gauche «non libérale», vient de publier une note intitulée «Pour un plein emploi de qualité», qui se veut une réponse au rapport Pisani-Ferry (lire ci-dessus). Les coperniciens critiquent notamment certains concepts tels que le «chômage d'équilibre» et son corollaire, «l'impôt négatif». Ils lui opposent un programme très keynésien de soutien de la croissance par le pouvoir d'achat et l'emploi qualifié. Explications avec Henri Sterdyniak, économiste à l'OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques), et corédacteur de la note.
Pourquoi débattre du rapport Pisani-Ferry?
La France est confrontée au problème «que faire pour aller vers le plein emploi?». Pour Pisani-Ferry, la solution est dans la réduction des charges sur les bas salaires et la compensation par l'Etat de ces bas salaires pour inciter les chômeurs à occuper des emplois dont ils ne voudraient pas. Notre analyse est que, au contraire, on manque en France d'emplois qualifiés, dans les nouvelles technologies comme dans d'autres secteurs. Lorsqu'on entend les patrons parler de leurs difficultés à embaucher, on s'aperçoit qu'il ne s'agit pas de postes déqualifiés. Il faut donc maintenir une croissance forte pour créer ces emplois.
Vous ignorez donc les «goulots d'étranglement» du marché de l'emploi, qui freineraient la croissance?
Le discours actuel sur les chômeurs qui ne voudraient pas travailler est faux et ignoble. Il faut rappeler l'expérience française. Le