La prime à l'emploi c'est bien. L'allocation compensatrice de revenus aurait été encore mieux. Telle est, en bref, la principale conclusion du rapport «Accès à l'emploi et protection sociale» réalisé par le Cerc (Conseil de l'emploi des revenus et de la cohésion sociale). Il a été rendu public hier par son président, Jacques Delors.
Hausse du Smic. L'invalidation, par le Conseil constitutionnel, de l'allégement de la CSG (voté cet automne à l'initiative du gouvernement) a relancé le débat sur les bas revenus. Cet allégement, relève le Cerc, présentait l'inconvénient de réduire les ressources de la protection sociale, au moment où le poids des retraites s'alourdit même si la charge en était transférée au budget de l'Etat. Quant au relèvement du Smic, un moment envisagé, il présentait d'autres inconvénients, comme l'écrasement des grilles de salaires.
La prime à l'emploi a permis d'éviter ces écueils, note le rapport. Mais le dispositif voté en première lecture le 6 février, variante française de l'impôt négatif à l'américaine, reste timide. Il s'inspire du rapport réalisé par l'ancien conseiller de Dominique Strauss-Kahn, Jean Pisani-Ferry (1). Celui-ci expliquait que, bien encadré, l'impôt négatif n'était pas obligatoirement la «trappe à bas salaires» dénoncée par ses détracteurs.
Le président du Cerc ne cache pas qu'il aurait préféré que l'on s'engage plus loin dans cette voie. Le dispositif qui a sa faveur est l'allocation compensatrice de revenus (ACR) notamment défendue