N'est pas François Mitterrand qui veut. Et Philippe Séguin, qui avait affronté l'ancien Président en duel télévisé en 1992 sur Maastricht, pouvait se dire que, fort de cette expérience, il n'avait pas grand-chose à craindre d'un débat avec Bertrand Delanoë, somme toute novice dans le combat cathodique de prime time.
«Le petit chose». Le candidat socialiste, lui, favori de l'élection parisienne sur la foi des sondages, avait tout à redouter de cet exercice dans lequel il se retrouvait challenger face à un débatteur aussi roué qu'il a large le sourire. Alors, ils se sont fait violence. Séguin n'a pas trop roulé les mécaniques, ne l'a pas trop joué ancien ministre, présidentiable en puissance, ce qui eût été une grosse faute puisque les Parisiens veulent désormais un maire qui ne s'occupe que d'eux. «Je suis le petit chose, je suis déjà battu», a-t-il même tenté. Modeste donc, même si sa tactique était de décrire son adversaire comme un homme sous l'influence, mais sans influence, sur le gouvernement Jospin.
Pour compenser son handicap, Delanoë, lui, avait beaucoup travaillé. Cela ne l'a pas empêché de commettre des fautes. Il a oublié de regarder la caméra, s'est laissé souvent interrompre, n'est pas toujours allé au bout de ses phrases, a concédé qu'Aubry avait des mesures à se reprocher... Mais il a aussi servi quelques formules plaisantes à l'endroit de son rival: «Il n'est pas obligé de se disputer avec ses amis pour être un homme libre et indépendant»; ou encore: «Je ne sui