Ce matin à 9 h 30, s'ouvre à Paris le procès par contumace d'Aloïs Brunner, 89 ans, pour «crimes contre l'humanité».
Le SS Hauptsturmführer (capitaine), entré le 18 juin 1943 au camp d'internement de Drancy au titre de commandant, avec la mission d'accélérer la déportation des Juifs de France, est jugé pour avoir, entre le 21 juillet et le 4 août 1944, commis les crimes d'«enlèvements» et de «séquestrations» de 352 enfants, dont 345 ont été déportés, et pour «complicités d'assassinats» ou «tentatives d'assassinats» à l'encontre de 284 enfants exterminés dans le camp d'Auschwitz-Birkenau, ou qui ont péri dans le camp de concentration de Bergen-Belsen.
La plus jeune des victimes d'Aloïs Brunner avait 15 jours. Alain Blumberg était né à Drancy le 17 juillet 1944. Son berceau, une petite caisse de bois recouverte de gaze, avait été placé auprès de déportés allongés sur des civières, dans le convoi du 31 juillet 1944, numéro 77 de la classification des services allemands. La fiche du bébé était estampillée de la lettre «B».
Sans jurés. L'accusé étant considéré comme «en fuite» par la justice française, son procès se déroulera devant une cour d'assises la «grande cour» sans juré populaire ni témoins, comme le veut le code de procédure pénale. La présidente, Martine Varin, fera constater l'absence de l'accusé, puis donnera lecture de l'arrêt de renvoi. L'avocat général, Philippe Bilger, prendra ses réquisitions. Enfin, les avocats des parties civiles feront valoir