Chez les Metahri, les dimanches d'élection ne sont pas des dimanches comme les autres. Ces jours-là, il s'agit d'envoyer tous les enfants de la famille aux urnes, et sans traîner: on ne badine pas avec le devoir électoral. C'est ainsi que Zohra Metahri-Choufa, 29 ans aujourd'hui, a été réveillée aux aurores pour le premier scrutin après sa majorité: «J'ai dû voter dès l'ouverture du bureau, à 8 heures, 8 h 30 au plus tard.» Les parents, eux, ne votent pas. Algériens tous les deux, ils n'ont jamais sollicité la nationalité française. Mais qu'importe, ils surveillent l'opération: «Mon père nous a toujours répété qu'il fallait donner sa voix à toutes les élections. Pour lui, il n'y a pas d'intégration possible si on ne vote pas», poursuit la jeune femme.
Ne pas se laisser enfermer. Quand elle était petite, son père l'encourageait à se faire élire déléguée de classe. Aujourd'hui, Zohra Metahri-Choufa, issue du quartier dit «sensible» du Neuhof, est candidate aux élections municipales à Strasbourg sur la liste de Catherine Trautmann (majorité plurielle). En 43e position sur 65 noms, donc éligible si l'ancienne ministre de la Culture est, comme c'est probable, réélue le 11 ou le 18 mars. Son père est «fier». Etudiante en DESS, elle sait qu'elle incarne à sa façon la réussite sociale: «J'ai la chance de ne pas avoir fini caissière chez Norma (1). Mais il faut que je fasse comprendre aux miens que je ne suis pas la porte-parole de la communauté. Je suis attachée aux valeurs républica