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Libération

Le IIe au ras du trottoir

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Sex-shops et déjections canines préoccupent les riverains.
publié le 2 mars 2001 à 23h50

Actuellement, la rue Montorgueil pourrait être rebaptisée chemin de la mairie et, de plus en plus, boulevard pour le PS. Les dimanches de campagne municipale, cette rue piétonne achevée en 1995, symbole du Paris gagné sur la voiture, revêt comme aucune autre des allures de marché électoral. Sur 150 mètres, le pavé blanc déroule tous les candidats du IIe et leur état-major. Tout un symbole pour le plus petit arrondissement de la capitale (moins d'un kilomètre carré), d'autant que la petite population de ce village (1,14 % de Paris) se concentre essentiellement à l'est dans les quartiers du Sentier et de Montorgueil-Saint-Denis. Et comme le IIe présente la plus forte densité démographique parisienne, rien d'étonnant à ce que les attentes des habitants portent essentiellement sur leur cadre de vie. Et notamment sur leurs trottoirs.

«Rabatteurs». Partout, comme tous les Parisiens, ils souhaitent qu'ils soient débarrassés des excréments canins. Dans le Sentier, ils approuvent leur élargissement et veulent qu'il soit poursuivi. Rue Saint-Denis, les riverains demandent que les trottoirs soient au mieux quittés par les commerces du sexe, au moins débarrassés des enseignes et devantures «agressives», des «rabatteurs» et des «bagarres».

Tous les candidats ont entendu ces attentes: ils y ont tous répondu dans leur programme. Benoîte Taffin (divers droite), maire depuis 1989, «autonome» ­ elle fait de son «indépendance» son fonds de commerce électoral ­, brandit la piétonnisation du quart