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Libération

Le tramway court la campagne.

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Ni de droite ni de gauche, le tram est à la mode. Au pointde devenir un enjeu politique.
publié le 2 mars 2001 à 23h50

Ce 1er septembre 2000, Lionel Jospin inaugure les deux nouvelles lignes du tramway de Strasbourg. Sur son passage, les Strasbourgeois sont venus nombreux, avec enfants, chiens et appareils photo pour immortaliser cette journée particulière. La ville est si fière de «son» tram! En six ans, elle s'est appropriée ce serpent de verre qui glisse dans ses rues et sillonne ses quartiers. Le succès a été immédiat, les prévisions de fréquentation dépassées. Trente ans après avoir arraché les rails du vieux réseau d'avant guerre, la capitale alsacienne renoue avec le tram.

Contre l'asphyxie. Strasbourg n'est pas la première métropole régionale à remettre au goût du jour un mode de transport censé incarner l'avenir. Avant elle, Nantes a inauguré sa première ligne en 1985, puis Grenoble, en 1987, qui déjà en a profité pour remodeler et aménager son centre-ville. Mais Strasbourg est sans doute la première ville à en avoir fait ostensiblement un instrument de lutte contre l'asphyxie automobile, un argument de qualité de vie, un outil de politique urbaine. Deux ans avant la mise en service de la première ligne, la municipalité a imposé un plan de circulation drastique, qui interdit la traversée de l'hyper-centre en voiture. Strasbourg encourage parallèlement l'utilisation de «parkings-relais» aux portes de la ville, développe un réseau de pistes cyclables, rend une partie du centre aux piétons, qui désormais partagent l'espace avec le tram.

Elue maire en 1989 à la surprise générale, Catherin