Le mardi soir, à la mairie du XXe, Catherine Vieu-Charier, l'adjoint au maire (PC) en charge de la petite enfance enchaîne les rendez-vous. «Les demandes formulées sont toujours identiques», reconnaît-elle alors qu'on vient la solliciter pour obtenir une place en crèche. Dans la capitale, l'offre est loin de couvrir les besoins. Il y a 18 000 places pour 78 500 enfants de moins de 3 ans. Selon les socialistes, les listes d'attente comptent 13 000 demandes insatisfaites et les séguinistes en recensent près de 9 000.
La pénurie a fini par accréditer l'idée qu'un coup de pouce d'un élu est incontournable pour obtenir une place. «Lorsque quelqu'un se présente pour une inscription dans une crèche, il s'entend souvent dire qu'il y a déjà 20 ou 30 enfants sur la liste d'attente. Alors les gens répondent: puisque c'est comme ça, je vais aller voir le maire. Le man que de places développe une culture clientéliste», témoigne une directrice de crèche d'un arrondissement de l'Est parisien. «Les parents veulent absolument voir l'élu. Ils pensent que s'ils viennent expliquer leur situation, leur demande a plus de chances d'être prise en compte», confirme Catherine Vieu-Charier.
Obtenir une place relève du parcours du combattant: les Parisiens multiplient les inscriptions, déposent des demandes dès la confirmation de la grossesse. Parfois, on calcule la date d'arrivée du bébé. En mai-juin de préférence, car à la rentrée de septembre les crèches font le plein. «Il y a un véritable désarroi de