Rhodes (Moselle) envoyée spéciale
C'est un pays d'étangs et de forêts, niché dans un coin de Moselle, loin des villes et loin de tout. Un pays de verdure et de pêche, situé à moins de 100 kilomètres de la Sarre allemande, industrielle et surpeuplée. Un pays que les Allemands ont adopté. Depuis le début des années 60, ils y installent leurs caravanes, leurs chalets, leurs quartiers. Viennent pour les week-ends, puis, la retraite venue, restent la semaine et plus, si affinités. Ainsi a grandi Rhodes, commune tranquille de l'étang de Stock, que se partagent aujourd'hui 56 natifs du lieu, agriculteurs de génération en génération, et 400 «résidents», Allemands pour la plupart. Il y a là des avocats et des architectes, le patron des chaussures Méphisto, des cadres de l'industrie sarroise. Les maisons ont poussé. Au petit bonheur la chance, Rhodes est devenu un lieu de villégiature, où les panneaux «Privatweg» («chemin privé») tiennent lieu de réseau routier.
Tribunal d'instance. Pendant des décennies, les «résidents» ont laissé les «villageois» s'occuper des affaires de la commune sur laquelle planait l'ombre de Jean Felzinger, instituteur secrétaire de mairie de 1946 à 1989, maire de 1989 à nos jours. Puis, les élections de mars 2001 approchant, ils ont décidé de prendre leur part dans le débat municipal. L'article 8-b du traité de Maastricht n'autorise-t-il pas les ressortissants communautaires à participer aux élections locales? Une trentaine d'Allemands se sont donc présentés à