Menu
Libération

VIe: abondance de droite finit par nuire

Article réservé aux abonnés
Trois listes se déchirent dans ce quartier huppé vieillissant.
publié le 6 mars 2001 à 23h52

Ce n'est plus un quartier, c'est un défilé, Armani, Dior, Lacroix, Saint-Laurent, Rykiel, y ont posé leurs cintres. Ce n'est plus un arrondissement, c'est un placement: le mètre carré le plus cher de Paris, entre 28 000 et 100 000 francs. Ca ressemble au VIIIe mais c'est le VIe, entre Saint-Pères et Saint-Michel, Seine et Montparnasse.

Célèbre chez les touristes pour son passé, ses caves à trompinette, son Sartre et sa Gréco, l'arrondissement se cherche un avenir. Et une réputation. Il est surtout connu aujourd'hui pour son domaine privé de la ville de Paris où logeaient nombre de dignitaires du chiraquisme, Alain Juppé en tête. La faute, paraît-il, à Haussmann qui voulait pousser la rue de Rennes jusqu'à la Seine et qui a obligé l'Hôtel de ville à beaucoup préempter d'abord et à beaucoup rendre service aux copains ensuite.. Le Flore et Lipp sont toujours là, mais on y croise désormais moins d'écrivains que de mis en examen.

Promesse. Les commerces de proximité ferment et Cartier a pris la place du disquaire. Dans le VIe, tout a vieilli et la moyenne d'âge frôle les 58 ans. On comprend que l'arrondissement se passe volontiers de maternité. Au train où ça va, il n'y aura plus bientôt qu'être de droite ici qui ne sera pas un luxe. Du coup, ils sont déjà trois à prétendre l'incarner, dimanche, au premier tour de la municipale. Le maire sortant, ex RPR, Jean-François Lecoq, qui se targue d'être le seul à Paris à continuer à mener une activité professionnelle à temps plein, ce qui