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Libération

Lourdes, sans pitié.

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La cité mariale dresse un mauvais bilan de l'ex-maire.
publié le 7 mars 2001 à 23h53

Lourdes envoyé spécial

L e maire UDF de Lourdes par intérim déjeune tous les midis au Café de France où la patronne jure à ses clients qu'une défaite de Philippe Douste-Blazy à Toulouse lui ferait sabrer le champagne. Il est très british, Jean-Pierre Artiganave. Il avale sa cuisse de poulet sans commentaire ni grimace. «La politique, lâche-t-il seulement, ce n'est ni de l'éthique ni de la morale.»

Gestion désastreuse. Toujours au nom de l'efficacité électorale, il a embauché sur sa liste la présidente du syndicat majoritaire des hôteliers de la ville, Ginette Héry. Celle-là même qui qualifie de «désastreuse» la gestion municipale du démissionnaire Douste-Blazy. «Si elle est avec moi, sourit Jean-Pierre Artiganave, au moins n'est-elle pas sur une liste concurrente...» Avec ses lunettes et sa cravate bien mise, cet homme de 46 ans est aussi allé chercher le soutien du président de l'UDF. Et n'a eu d'ail leurs aucune peine à l'obtenir. François Bayrou s'est fait un plaisir tout gourmand de venir faire campagne au pays de Philippe Douste-Blazy... Les deux hommes ne sont-ils pas comme chien et chat? «On peut dire ça comme ça», n'épilogue pas Jean-Pierre Artiganave. Il y a du «moi c'est moi et lui c'est lui» chez ce maire sortant. Le nom de son prédécesseur durant onze ans à la mairie de Lourdes ne figure qu'une fois, et tout à fait incidemment, dans le huit pages de son document de campagne.

Procuration de vote. «Philippe Douste-Blazy, c'est mon frère», explique son successeur avec