Le viager en politique existe. Patrick Ollier, 56 ans, l'a inventé. Député RPR des Hautes-Alpes, maire de la Salle-les-Alpes, il a passé un marché avec Jacques Baumel, 83 ans depuis mardi et cheveux en brosse toujours aussi noirs: le député-maire (RPR) de Rueil-Malmaison depuis 1971 est autorisé à tirer une fois encore la liste d'union de la droite. A une condition. Ce compagnon de la Libération a dû promettre en retour de laisser son fauteuil et sa circonscription d'ici deux ans à Ollier, compagnon à la ville de Michèle Alliot-Marie, présidente du Mouvement gaulliste. Ce sacre du dauphin a déclenché l'ire du publiciste Thierry Saussez et de Danièle Kuss, adjoints (RPR) de Baumel qui battent campagne chacun de leur côté. La guéguerre est générale. Sur fond de souvenirs. «Nous étions tous deux à l'UJP» (Union des jeunes pour le progrès), dit Ollier. «J'étais dans la minorité. Pas lui. Il a toujours été conformiste», rétorque Thierry Saussez.
«Choix collégial». Baumel assure que les responsables RPF, UDF et DL du comité politique de la ville lui ont soufflé le nom de son successeur en mai: «Ils m'ont demandé comment je voyais l'avenir. L'un a dit: "Quelles que soient les critiques sur votre âge, vous êtes la moins mauvaise des locomotives." Un autre a ajouté: "Il n'y a pas de locomotive sans tender. Et Ollier est le meilleur." Au nom de quoi, pouvais-je m'opposer contre un choix collégial.» Etonnante modestie chez ce baron du gaullisme connu pour jouer les autocrates. «Il va ju