Il y a la version officielle: ces élections municipales sont «archimunicipales», il ne faut donc pas en tirer de conclusions pour la marche future du gouvernement et la bataille de 2002. Et puis il y a la réalité: la déconvenue du premier tour a sérieusement secoué Matignon, et, sans attendre le second et notamment le sort réservé à Paris, Lyon et Toulouse, Lionel Jospin a commencé à réfléchir aux conséquences qu'il doit en tirer. Notamment sur la règle du non-cumul maire-ministre, qui, finalement, devrait être maintenue.
Car le problème du chef de gouvernement, dans cet entre-deux-tours, ce sont ses ministres. Et tout d'abord les battus, dont l'échec n'est pas encore contrebalancé par un éventuel succès de la gauche dans les trois métropoles. Parlant d'eux, le Premier ministre lève les bras au ciel: «Je ne pouvais tout de même pas les empêcher de se présenter», a-t-il confié en privé.
Dans les faits, Jospin a bien tenté de dissuader son ministre communiste des Transports, Jean-Claude Gayssot, de se parachuter à Béziers. En revanche, ayant demandé à Elisabeth Guigou de prendre la succession de Martine Aubry, il a estimé qu'il ne lui appartenait pas de s'opposer à son désir d'Avignon.
Promesses. Or, tout comme Pierre Moscovici à Montbéliard, ces deux poids lourds de son équipe ont fait campagne sur le thème «prenez un ministre comme maire». Quitte, comme ce fut le cas de Gayssot, de promettre parfois un peu n'importe quoi. Problème: ce positionnement contredit radicalement le pr