La démonstration de force a tourné au baroud d'honneur. L'appel à la grève «unitaire» lancé par les syndicats de la fonction publique n'a pas eu, hier, le succès escompté. Massive le 30 janvier, la mobilisation des agents de l'Etat pour «le maintien et la progression du pouvoir d'achat» a été plus modérée. Selon la police, ils étaient 55 000 fonctionnaires à manifester un peu partout en France, contre 150 000 fin janvier. L'Education nationale et Bercy ont fourni le gros des bataillons de protestataires. Mais, là comme ailleurs, le mouvement s'essouffle. De source officielle, ils étaient hier 27,8 % de grévistes à Bercy contre 38,3 % fin janvier. De même à l'Education nationale, la mobilisation était de 27,2 % pour les enseignants du premier degré (contre 43,4 % fin janvier), de 24,34 % dans les collèges (38,6 % en janvier) et de 20,2 % dans lycées (32 % en janvier).
Le gouvernement respire mieux. Depuis l'échec, le 18 janvier, des négociations salariales, les syndicats de fonctionnaires avaient progressivement fait monter la pression sur Michel Sapin. Le ministre de la Fonction publique n'avait pas bougé d'un iota, faute d'avoir pu convaincre son homologue des Finances d'augmenter sa marge de négociation. L'enveloppe sur la table (24 milliards de francs en année pleine dès 2002) lui permettait de garantir le maintien du pouvoir d'achat des fonctionnaires, mais pas d'accéder aux revendications des syndicats une hausse générale des salaires de 3 % par an sur 2000, 2001 et 20