Et si, dimanche dernier, malgré Paris et Lyon, quelque chose s'était cassé? Une semaine après le deuxième tour des municipales, le bilan, pour le Premier ministre, n'est pas glorieux. Pas tant en termes électoraux comme le rappelle Gérard Le Gall, le «monsieur sondages» de Matignon, ce sont désormais 51 % des habitants de villes de plus de 30 000 qui vivent dans des municipalités de gauche, con tre 48 % auparavant qu'en termes politiques. Car ce scrutin a mis à jour les contradictions que le chef du gouvernement avait su jusque-là camoufler.
L'affaire du cumul des mandats en est la meilleure illustration. En juin 1997, son premier geste avait été d'interdire à ses ministres d'exercer des fonctions de maire. La mesure répondait à une aspiration profonde de renouvellement des pratiques politiques. Mais, depuis, le Premier ministre n'a pas cessé de brouiller son message: d'abord en laissant entendre qu'il pourrait assouplir cette règle mais aussi en renonçant à interdire le cumul député-maire, faute d'oser affronter les parlementaires PS. Résultat, le voici obligé de prendre, sous la pression des électeurs, une décision... qu'il avait déjà prise il y a quatre ans!
Infirmerie. De surcroît, ces allers-retours ont affaibli les ministres eux-mêmes. Il y a d'abord ceux qui, comme Elisabeth Guigou ou Jean-Claude Gayssot, étaient partis à la bataille avec leur statut de star en bandoulière et l'autorisation tacite de pouvoir cumuler. Ils en reviennent transformés en politiciens à l'