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Libération
TRIBUNE

Que faire de la vague verte

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Un rééquilibrage en faveur des Verts au sein de la majorité plurielle est la seule chance de victoire de la gauche en 2002.
par Alain Lipietz et Dominique Voynet, ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement.
publié le 26 mars 2001 à 0h11

La droite reste en position de gagner les élections de 2002. C'est la première tendance qui émerge en mars 2001. La seconde tendance, c'est que l'espérance du peuple de gauche s'incarne désormais dans les listes vertes et «citoyennes». Notre thèse est simple: la seconde tendance offre les moyens de conjurer la première. A condition que les Verts se montrent à la hauteur.

La non-victoire de la gauche s'illustre douloureusement dans l'hécatombe des ministres. Elle a emporté ou handicapé celles-là mêmes qui avaient quitté le gouvernement, ou annoncé leur départ. La question du non-cumul des mandats, de la démocratie de proximité, est posée en termes beaucoup plus stricts que les Verts, qui en ont fait depuis longtemps un de leurs chevaux de bataille, ne l'avaient cru eux-mêmes. Mais la «vague bleue» nous renvoie au visage un aspect ignoré des succès économiques de la majorité plurielle: s'ils ont fait reculer l'idéologie du désespoir, ils n'ont pas enrayé la déchirure sociale; la «fracture territoriale» s'est aggravée, et non résorbée, malgré le retour de l'espérance. La majorité plurielle remporte, victoires historiques, Paris et Lyon. Mais deux des métropoles les plus dynamiques (Strasbourg et Toulouse) lui échappent, Marseille reste hors de portée; et une vingtaine de villes moyennes sont perdues.

Nous le craignions; notre intuition se vérifie: si le gouvernement ne suscite pas, globalement, de rejet, il n'a pas su trouver ou garder le contact avec une partie de sa base popula