Menu
Libération
TRIBUNE

La gauche, à quel prix le mètre carré?

Article réservé aux abonnés
Le projet des socialistes doit retrouver de la clarté. Il faut réinstaller la gauche sur ses deux jambes, les couches populaires et les classes moyennes.
par Henri Emmanuelli, député PS des Landes.
publié le 27 mars 2001 à 0h12

Des élections locales ne sont pas des élections nationales. Mais lorsque plus de quarante millions de citoyens sont convoqués aux urnes, lorsque de surcroît l'abstention sélective s'exprime dans certains quartiers plutôt que dans d'autres et que l'on constate ­ en exagérant à peine ­ que désormais l'influence de la gauche plurielle aurait tendance à suivre le prix du mètre carré alors qu'elle lui était traditionnellement inversement proportionnelle, un certain nombre de questions surgissent. Ou plus exactement ressurgissent, car elles n'étaient pas absentes du congrès socialiste de Grenoble, même si la problématique impromptue «du calendrier» a balayé ces considérations jugées inintéressantes par les maîtres de l'information.

Vouloir rassembler, stratégiquement, les couches populaires et les classes moyennes pour constituer le socle sociologique de la gauche est un objectif souhaitable. De même, accepter «l'économie de marché» tout en refusant «la société de marché» est a priori séduisant, bien que l'exercice soit à l'évidence d'application difficile et exigera, pour être crédible, un certain nombre de modes d'emplois bien précis. Et vouloir prolonger les revendications de la «gauche sociale» par les exigences de «la gauche sociétale» n'est pas contestable en soi.

Encore faut-il que ces ajouts successifs ­ dont certains sont d'ailleurs plus optiques que réels ­ se traduisent par un enrichissement du projet global et un élargissement cohérent de ses bases électorales et non par