Questions sans réponse. «Pourquoi on n'a pas gagné?» «Pourquoi les autres n'ont pas perdu?» Et «que faut-il faire pour gagner la prochaine fois?». Dix jours après le second tour des élections municipales, les socialistes ne se sont toujours pas remis des résultats. Ils ont passé la journée d'hier à ressasser les mêmes questions. Enfermés du matin au soir à l'Assemblée nationale, entre une réunion de groupe, des questions d'actualité et un conseil national, ils se sont «pris la tête», comme témoigne un des grands battus du scrutin local, «pour pas grand-chose».
«Accélérer». Il est 18 heures pétantes au 3e sous-sol de l'Assemblée. Le conseil national du PS, le Parlement du parti, va commencer. Lionel Jospin bout d'impatience. Le Premier ministre cherche un téléphone, remaniement oblige (lire ci-contre). Marie-Noëlle Lienemann, pas encore officiellement secrétaire d'Etat au Logement, papillonne, feint de ne pas entendre les interpellations du style: «Bonjour Madame la ministre.» François Rebsamen, le nouveau maire de Dijon, déboule tout sourire. Il embrasse à tour de joues. Les femmes, les hommes, les socialistes. Catherine Trautmann se fait plus discrète. Fabius et Delanoë arrivent bras dessus bras dessous. «Mais, bien sûr, mon cher Laurent.» «Encore bravo, mon ami Bertrand.» Les caméras tournent. Ses affaires de domestiques gouvernementales réglées, Jospin réapparaît et rigole. Il vient d'apercevoir l'autre vedette de la réunion, Gérard Collomb, le successeur de Raymond Barre