Pas d'annonces, pas de «je vous ai compris», pas de coup de barre à gauche. Mais bien plutôt du commentaire, de l'analyse, et, au mieux, quelques pistes de réflexions. Hier, dix jours après le demi-échec de la gauche aux élections municipales, Lionel Jospin est sorti de son silence. D'abord devant les députés, à l'occasion de la première séance des questions à l'Assemblée nationale, puis devant le con seil national du Parti socialiste (lire ci-dessous), il a tenté de justifier la déception électorale de la gauche. Et, en guise d'explication, il a assuré que le gouvernement menait une politique «en faveur des milieux populaires».
C'est Alain Bocquet, le président du groupe communiste à l'Assemblée nationale, qui a mis les pieds dans le plat, dès le début de la séance, renvoyant aux oubliettes la théorie d'un scrutin purement «local». «Le pays a envoyé un message fort au gouvernement. Ce message vient essentiellement du monde du travail, des quartiers populaires, des jeunes qui ne peuvent se satisfaire de statistiques qui parlent d'embellie quand eux continuent d'étouffer de mal-vie.»
Confusion. Politesse de la majorité plurielle oblige, Alain Bocquet avait pris soin de prévenir Matignon pour laisser à Jospin le temps de préparer sa réponse. Elle a été plutôt confuse. Ces élections, a-t-il expliqué, ont été marquées par «une abstention plus forte» dans les milieux populaires et la jeunesse, mais c'est là un phénomène qui «frappe tous les pays dé ve loppés». Il a souligné que l'a