«Qu'aurait-on dit s'il ne l'avait pas fait? Le juge Halphen cherche la vérité sur les marchés truqués des HLM de Paris. Jacques Chirac était alors maire de Paris, et tout le dossier tourne autour de ça. En le convoquant, il lui demande de participer à la manifestation de cette vérité. C'est un dernier acte avant de clore son instruction.» Point de vue, en défense, d'un magistrat. «La seule chose qu'on puisse lui reprocher, c'est qu'il ait attendu sept ans pour découvrir que Paris avait un maire et que c'était Chirac, et que peut-être il y avait des questions à lui poser.» Commentaire d'un connaisseur du dossier des HLM. Enfin, cette observation d'un autre magistrat: «Le problème n'est pas constitutionnel, mais stratégique. Halphen savait très bien quelle serait la réponse. Ça ne servait à rien.»
Loin des considérations parfois fumeuses de droit constitutionnel qui ont jailli des rangs du RPR, les hommes de robe ont diversement apprécié le «coup» du juge Halphen. Du seul point de vue de l'efficacité. Dans ce dossier qui concerne les marchés truqués passés pour rénover les HLM de la capitale, gérés par l'Opac, le juge d'instruction a des raisons précises pour vouloir entendre le chef de l'Etat.
Lettre anonyme. D'abord, le marché des ascenseurs (plus de 1 milliard de francs) passé en 1992. Il est au coeur d'une opération de corruption qui a impliqué Jean-Claude Méry, le financier occulte du RPR. Dans sa confession fleuve, divulguée post mortem, Méry donne la clé