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Analyse

Du bon usage des casseroles

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Chirac peut espérer: ses soucis judiciaires l'aideront peut-être.
publié le 29 mars 2001 à 0h14

Les municipales à peine achevées, l'inattendue «vague bleue» à peine arrosée, voilà Jacques Chirac de nouveau rattrapé par les affaires du financement occulte du RPR. Un Président convoqué par un juge, même à titre de témoin, c'est inhabituel. Un Président qui fait répondre, à l'heure du laitier, qu'il ne se rendra pas à la convocation, c'est encore plus rare. Décidément singulier dans la fonction ­ il est le premier à avoir perdu une dissolution, à devoir cohabiter pendant cinq ans, à ne pas avoir de bilan ­, Jacques Chirac s'entête dans sa singularité.

Après tout, ce peut être un atout pour l'an prochain si ce qui vaut pour des municipales paie aussi à une présidentielle. Le chef de l'Etat, déjà tout à sa campagne élyséenne, peut se consoler des assauts des juges en songeant à la «prime à la casserole». Parmi toutes les raisons d'espérer qu'a retrouvées la droite lors des dernières élections locales, il y a celle-ci qui n'avait pas échappé à Philippe Séguin: nombre de mis en examen, ou même de condamnés, ont été élus et bien élus aux municipales. Du socialiste François Bernardini à Istres à l'ex-RPR Patrick Balkany à Levallois, autant d'exemples selon lesquels des démêlés avec la justice peuvent ne pas nuire dans une confrontation électorale. Le chef de l'Etat doit aujourd'hui méditer cette leçon. D'autant qu'il a repris la stratégie de la victimisation poursuivie pendant des mois par Jean Tiberi («je suis une victime permanente», disait-il le 14 décembre), stratégie qui n'