«Chaque élection a son moment et sa logique. 2002 n'obéira pas forcément à 2001. On ne peut pas projeter une élection sur une autre», expliquait mardi, Lionel Jospin aux socialistes réunis en conseil national. Un constat de bon sens. Mais il n'empêche que les municipales ont un effet sur les deux candidats probables du second tour de la prochaine élection présidentielle.
Si le scrutin avait lieu aujourd'hui, c'est Jacques Chirac qui l'emporterait par 51 % contre 49 % au Premier ministre. C'est le principal enseignement de l'indicateur Libération-BFM-CSA, réalisé lundi 26 mars, soit une semaine après le deuxième tour des élections municipales, et la veille de la convocation du chef de l'Etat par le juge Eric Halphen (1). Un retournement par rapport à la précédente livraison puisqu'en janvier Lionel Jospin distançait largement le président sortant en recueillant 54 % des intentions de vote contre 46 %.
Rentrée ratée. Le chef du gouvernement pâtit aujourd'hui de la défaite municipale de la gauche qui, le 18 mars, a perdu, au total, 14 villes de plus de 3 500 habitants, selon Gérard Le Gall, l'expert électoral de Lionel Jospin. Il retrouve son niveau de novembre 2000 où il était alors sous le coup d'une rentrée ratée. Sa chute est particulièrement importante chez les jeunes (-7 points chez les 18-24 ans, -8 chez les 25-34 ans) et chez les retraités de plus de 65 ans (-9 points). Elle est aussi significative chez les employés (-9 points). Elle est la plus forte chez les diplômés (-