La gauche a perdu plusieurs villes. Cela résulte-t-il du bilan gouvernemental? Je ne le crois pas. Ce bilan a été perçu par les électeurs pour ce qu'il est. Le chômage recule: 1 million de chômeurs en moins. L'emploi progresse: 1,5 million d'emplois créés depuis 1997. La solidarité avance: CMU, emplois-jeunes, parité.
Ce n'est pas davantage le leadership du Premier ministre qui est en cause. A la différence des législatives, où la direction de campagne est unique et centralisée, il y a autant de types de campagnes municipales que de communes. Chaque tête de liste mène sa campagne à sa manière. Loin de Matignon.
En fait, là où la gauche a perdu, elle n'a pas été défaite sur son programme, mais plutôt sur le profil ou le style de campagne de certains candidats. Ce qui a fait le succès de Lionel Jospin en 1997, c'est, outre son programme, sa campagne faite de proximité et de simplicité, qui tranchait avec le style technocratique d'Alain Juppé, crispé sur ses certitudes. En réalité, l'échec de tel maire sortant ou de tel candidat résulte d'un certain retour à ce type d'attitude bureaucratique ou technocratique. Il ne peut y avoir ni maire à vie ni ministre de droit divin, intoxiqué par le paradis artificiel des palais nationaux.
Ce que les électeurs ont sanctionné, ici et là, c'est le comportement distant de certains. En revanche, ce qu'ils ont approuvé dans beaucoup d'autres communes c'est le sens de l'écoute, du dialogue et de la proximité.
S'agissant des ministres, il faut d'aill