Les premières élections françaises du XXIe siècle seront certainement longtemps un cas d'étude. Les deux grandes forces politiques liées par l'histoire à des régimes totalitaires du XXe siècle y ont connu des reculs manifestes; ce, tout en gardant voire en renforçant, pour l'extrême droite de hauts lieux symboliques d'enracinement. L'abstention de certains milieux populaires ayant contribué dans les deux cas à leur recul. La jeunesse qui était entrée en politique à la fin du siècle dernier, souvent par l'extrême droite, affirme aujourd'hui une présence forte à la frontière de la gauche officielle, de l'écologie et de l'ultragauche soyons ici attentifs au rôle nouveau des générations dans l'arène politique. Les partis, qu'il est devenu si banal de vilipender, ont reconquis presque partout la légitimité de présenter des candidats et de les faire élire.
En outre, il apparaît clairement que la scène politique locale a construit sa dynamique propre face au niveau politique national. L'émergence du local comme figure positive de la mondialisation où nous entrons et les besoins d'écoute et de participation d'une société de plus en plus éduquée et paritaire se sont exprimés fortement. La difficulté des grands partis à adapter leurs discours anticumul au cadre électif toujours fortement jacobin de la République a entraîné quelques cuisantes déconvenues. Les citoyens-consommateurs paraissent ici en avance sur l'offre politique.
Surtout, en société postidéologique où les individus