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Libération

Affaires: Chirac interpellé à Caen.

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Pris à partie par des chômeurs hier, il a esquivé sur le social.
publié le 6 avril 2001 à 0h24

Caen envoyé spécial

C'est parti comme ça. Sans prévenir. Il est 11 heures passées. Il ne pleut pas encore sur la Normandie. Jacques Chirac vient d'arriver à Caen. Pour une de ses visites en province. La 88e depuis le début de son mandat, selon le décompte officiel de l'Elysée, la première après les municipales. L'occasion pour lui de tirer les enseignements de ces élections. Il a bien choisi l'endroit. A Caen, Brigitte Le Brethon a été brillamment élue avec 57,92 % des voix contre une liste comenée par les socialistes Louis Mexandeau et Laurence Dumont. Depuis le 25 mars, la quinquagénaire sert de symbole à toute la chiraquie et même au-delà à toute la droite unioniste.

«Mademoiselle», comme tout le monde l'appelle ici, est pimpante avec sa veste noire ornée de papillons brodés. Le Président la salue, la Marseillaise retentit sur l'esplanade où est bâtie l'imposante mairie. Trois cents personnes sont massées sagement derrière des barrières Vauban. Les dernières notes de l'hymne national retentissent. Chirac aperçoit les «gens», «ses gens». C'est parti pour un bain de foule.

Comme d'habitude. C'est parti pour des serrages de mains et des embrassades à tire-larigot. Comme d'habitude. Un monsieur casquetté et moustachu hurle: «Je suis né en 32!» Le Président, qui est de la même classe: «Excellente année, regardez comme nous sommes très jeunes.» On regarde, on regarde. Et surtout, on entend. Ça vient de derrière. Pas des premiers rangs. C'est sourd puis net: «Chirac en prison!» Un