Lille correspondance
Avec 80 élus, la gauche plurielle n'a pas la majorité absolue à la communauté urbaine de Lille. Pas plus aujourd'hui qu'il y a six ans. Pourtant, malgré un déficit théorique de six voix, Pierre Mauroy devrait être réélu lundi prochain avec les voix d'élus de droite et de maires «apolitiques» de petites communes. Si tout ce passe comme en 1995, ce n'est pas la gauche plurielle qui l'emportera, c'est la personne de Pierre Mauroy, précédé de sa réputation consensuelle.
En face de lui, le groupe RPR-UDF a renoncé à présenter un candidat. En revanche, l'imposant Gadec le Groupe d'action et d'entente communautaire , qui compte 50 membres et réunit une majorité d'élus «apolitiques» de communes de petite taille, présente Henri Ségard, maire de la ville frontalière de Comines. Une dizaine d'élus du Gadec pourraient voter Pierre Mauroy, ce qui lui assurerait son élection. Le chef de file de la droite n'ayant donné aucune consigne de vote, l'ancien maire de Lille devrait aussi grappiller des voix à droite. En échange de quoi? «Aucun poste n'a été négocié à l'avance», assure Bernard Masset, chef de cabinet de l'ancien maire de Lille. Mais le Gadec et la droite se renvoient mutuellement des accusations de connivence avec le camp d'en face.
Une chose est sûre: Mauroy, grand arrondisseur d'angles, a su mettre bon nombre de maires d'opposition de son côté, en leur confiant des responsabilités. «Toutes les décisions ont été prises dans une recherche de majorité large, sa