Fini les start-up, bonjour les coopératives! Décidément les temps changent sur l'Internet: ce samedi, à Paris, sera lancée la «première coopérative d'hébergement numérique autogérée»: Ouvaton (1). «Pour ne pas être des dindons de start-up, devenons cuisiniers: soyons des hébergés-hébergeurs», est son joyeux mot d'ordre. Pour monter cette structure originale, destinée à tous ceux (particuliers ou associations) qui ne veulent pas confier leurs pages Web à un service marchand, 190 000 francs (29 000 euros) ont été réunis auprès de 150 souscripteurs. Lesquels ne se sont jamais rencontrés jusqu'à aujourd'hui. C'est par échange de courriels que, durant huit mois, le projet a pris forme entre internautes de France, Suisse, Canada et Pays-Bas...
Poursuites. L'idée de départ était de pallier la disparition de l'hébergeur «alternatif» altern.org, que son maître d'oeuvre, Valentin Lacambre, avait préféré «débrancher» plutôt que de risquer des poursuites judiciaires à répétition. Il était en effet question à l'époque, via les amendements Bloche à la loi sur la Communication, de rendre les hébergeurs responsables des contenus des sites qu'ils accueillaient. En adoptant les statuts d'une coopérative, Ouvaton contournerait cette difficulté: chacun des membres associés d'Ouvaton sera personnellement responsable de ses pages.
Depuis, le Conseil constitutionnel a censuré certains des amendements Bloche, et la future loi sur la société de l'information va mettre tous les intermé