La communauté urbaine de Lille (CUDL) est un peu comme celle de Bordeaux (CUB). Samedi, Alain Juppé (RPR) a réussi le tour de force d'être élu président d'une assemblée de gauche, grâce à la «trahison» de deux conseillers socialistes (Libération du 6 avril). Hier, Pierre Mauroy a été confortablement réélu alors que, sur le papier, la droite avait la majorité. Il a retrouvé son fauteuil de président de la CUDL avec 97 voix contre 54 à son challenger Henri Ségard, maire divers droite de Comines.
Particularité. La gauche pouvait en principe compter sur 80 voix (60 PS et apparentés, 10 PCF, 10 Verts) et la droite sur 87 avec les 4 non-inscrits, les 3 élus du Front national étant hors jeu. Mais dans cette assemblée qui réunit 170 conseillers élus par 87 com munes (1,1 million d'habitants), la logique politique est un peu particulière. Sur les 83 conseillers modérés ou de droite, seuls 33 ont une étiquette politique RPR, UDF ou DL. Les 50 autres sont désignés par les petites communes, dont certaines ont à peine quelques centaines d'habitants. Ils se retrouvent dans un groupe, le Gadec, qui se définit comme «apolitique».
Son représentant Henri Ségard n'a pas fait le plein des voix. Ni celui de l'Union pour la métropole, qui regroupe les élus de droite. Son président, le député-maire UDF de Lambersart, ne s'était pas porté candidat. Il prônait l'abstention et avait laissé la liberté de vote à ses troupes, tout en revendiquant une gestion consensuelle des 10 milliards de francs du budg