Enfin des gentils. Pas des journalistes grincheux qui osent relater des propos officiels du Premier ministre au Brésil. Ni des sinistrés de la pluie qui hurlent leur désespoir à la face du chef du gouvernement dans la Somme. Non des gentils, des gens bien. Qui, même lorsqu'ils formulent une revendication, le font avec tact. Lionel Jospin n'a pas perdu son temps, hier après-midi, à la Maison de la Chimie. Une heure durant, il a discuté avec les 103 délégués du médiateur de la République. Ces «bénévoles rémunérés» oeuvrent depuis décembre 1999 dans des quartiers prioritaires de la politique de la ville. Ils ont pour vocation d'aider les administrés en prise avec le service public (lire page 20).
François Bernillon, médiatrice à Vaulx-en-Velin (Rhône), s'est fait la porte-parole de ses collègues en dénonçant «un problème sur lequel nous butons. Le problème du droit des étrangers. La loi est arbitraire». Calme, Lionel Jospin, sans répondre sur le fond, a fait valoir que «chaque personne est un sujet de droit dans la République. Y compris l'étranger». Ouf.
Improvisant, il a rendu hommage à l'action des médiateurs en osant une comparaison tou te personnelle. «Je sais que le ressort de votre action est d'abord en vous-mêmes. J'ai noté que le mot "passion" exprimait le mieux votre engagement. Créer une fonction nouvelle est toujours excitant.» Puis Lionel Jospin a refait le film de sa vie professionnelle, rappelant qu'il a «été cinq ans diplomate, onze ans professeur, sept ans premier