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Libération

A droite, on savoure l'embellie

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Jacques Chirac espère bien «user jusqu'à la moëlle» Lionel Jospin.
publié le 14 avril 2001 à 0h29

Jacques Chirac n'a pas attendu les conseils de Dominique Voynet. Depuis mercredi, le chef d'Etat prend quelques jours de vacances au fort de Brégançon (Var). Bercé par la vague bleue des municipales, tout va bien pour lui. Son ambition d'«user non pas jusqu'à l'os, mais jusqu'à la moelle» Lionel Jospin reste sa priorité. «Sans vouloir jouer les Cassandre, je crains qu'avec le ralentissement de la croissance et la disparition des cagnottes, nous n'abordions maintenant une période beaucoup plus difficile» pour le Premier ministre, observe Alain Juppé dans Paris-Match. «On voit enfin un peu de soleil depuis quatre ans», constate Jean-François Copé, secrétaire général adjoint du RPR.

La stratégie de reconquête de Jacques Chirac a un petit côté rétro, puisqu'elle ressemble fort à celle que lui avait fait subir François Mitterrand entre 1986 et 1988. Il va mul tiplier les déplacements en province et prendre, à chaque fois, le contre-pied de Lionel Jospin. Le 5 avril, en pleine grève de la SNCF, le chef de l'Etat a profité de son déplacement à Caen pour ressortir le service minimum dans les services publics. Le 6 avril, après avoir appelé à la solidarité avec des éleveurs dans la détresse, Jacques Chirac s'est opposé une nouvelle fois à toute réforme de la politique agricole commune (PAC) avant l'échéance de 2006, alors qu'à São Paulo, au Brésil, Lionel Jospin n'écartait pas la possibilité d'un «débat» sur les «orientations du modèle agricole européen» à la lumière des crises sanita